J’écris ton nom, Liberté! d’après Paul Eluard

Sur mes boites de Plaquenil

Sur l’écran de mon ordi
Sur les masques à mon poignet
J’écris ton nom

 

Sur les pages de Bon Sens

Reaction 19 et bien d’autres
Sur mon Word ou mon Excel
J’écris ton nom

 

Sur Facebook ou sur Vk
Sur Twitter ou Telegram

Sur Whatsapp ou Outlook

J’écris ton nom

 

Sur l’herbe de mon jardin
Sur les plages de mon corps
Sur ma chair qui saigne à vif
J’écris ton nom

Sur les cauchemars de mes jours

Sur les rêves de mes nuits

Les barreaux de nos prisons
J’écris ton nom

 

Sur les statistiques truquées

Sur les droits civiques bafoués
Sur les plaintes au pénal
J’écris ton nom

 

Sur tous ces tests biaisés
Sur notre argent gaspillé
Sur notre avenir détruit
J’écris ton nom

Sur ces morts au Rivotril
Sur les cobayes des Ehpads
Sur l’argent des corrompus
J’écris ton nom

Sur la chair de ma chair
Ces enfants qu’on veut marquer
Au vaccin de l’imposture
J’écris ton nom

Sur un matin qui se lève
Apportant des jours meilleurs
Et la révolte qui gronde
J’écris ton nom

Sur les murs qui se renversent
L’opposition qui triomphe
Et nous redonne l’espoir
J’écris ton nom

Sur les lendemains qui chantent
Et le pouvoir qui bascule
Démasqué enfin et nu
J’écris ton nom

Sur le départ des tyrans

Et leurs complots renversés
Sur l’avenir retrouvé
J’écris ton nom

 

Sur mon chat toison d’argent
Sur son regard de saphir
Sur ses jolis coussinets
J’écris ton nom

Sur leurs attestations
Inventées pour nous soumettre
Et sur ces nouveaux baillons
J’écris ton nom

Sur le sourire des petits
Qui oublieront les tortures
Imposées par ces ordures
J’écris ton nom

Sur les lèvres des enfants
Qui retrouvent la parole
Enlevant leurs muselières
J’écris ton nom

Sur nos grands écrans éteints
Sur nos terrasses fermées
Sur nos chefs assassinés
J’écris ton nom

Sur tous leurs efforts brisés
Tous ces gens désespérés
Par la volonté d’Ubu
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
La supercherie finie
Nuremberg des corrompus
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

D’après Paul Eluard

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